L’eau du Léman plus transparente : une mauvaise nouvelle en fait !

Un article récent du Dauphiné Libéré s’interroge sur cette réalité à la lumière des travaux d’une partie de la communauté scientifique rassemblée au sein du projet Seewandel.

Stéphan JACQUET, directeur de recherche à L’INRAE à Thonon-les-Bains, spécialisé au sein de cette institution, sur l’écologie micobienne et sur les espèces invasives pour les trois grand lacs alpins, fait ici un recensement, sans doute non exhaustif, des atteintes de cette espèce invasive  sur l’équilibre biologique du lac Léman.

"La moule quagga, une espèce exotique envahissante, est désormais bien implantée dans nos lacs. On commence à peine à percevoir ses impacts écologiques et économiques.
Le projet Seewandel, animé par l’EAWAG et focalisé majoritairement sur le lac de Constance, s’est attelé à détailler quelles conséquences entraînera la moule quagga pour les lacs alpins et préalpins, dont le Léman. Et les conséquences éventuelles sont nombreuses: déclin du plancton car ces bivalves filtrent de grandes quantités de phytoplancton ; augmentation de la profondeur de visibilité en raison du déclin du plancton ; augmentation des nutriments au fond du lac et diminution des nutriments dans les eaux libres du fait que les moules vivent à proximité du sol ; modification des communautés d’espèces et du réseau trophique ; déclin des stocks de poissons en raison de la modification du réseau trophique ; coquilles de moules sur les rives ; augmentation des travaux d’entretien et des coûts, par exemple pour les tuyaux destinés au captage d’eau, des bateaux, des filets de pêche etc.
Stéphan JACQUET