Le voyage compliqué de 7 plongeurs handisub pour rejoindre la Mer Rouge

2015-10 HANDISUB74 HURGHADA 10Dans un précédent article Michel GUENIN nous avait conté la genèse du voyage qui a amené 7 personnes en situation de handicap à se rendre en séjour plongée en mer rouge en octobre 2015. Dans ce nouvel article, il nous fait toucher du doigt toute la difficulté d’une telle expédition.
Le Départ: 
24 octobre au matin : ça y est, enfin le jour J ! Les plus éloignés (bretons et parisiens) sont déjà dans l’avion pour un pré-acheminement. Le2015-10 HANDISUB74 HURGHADA 8 reste du groupe se retrouve chez Michel pour une répartition dans les voitures et le véhicule utilitaire. Ce dernier prêté par l’ADIMC est accessible en fauteuil et sera aimablement piloté par des plongeurs d’Aquateam qui feront l’aller et retour. Une fois à Genève nous retrouvons facilement nos compagnons d’infortune (…bretons et parisiens pour ceux qui suivent !). Tout se déroule comme prévu grâce aux nombreux contacts en amont et la compagnie nous ouvre un comptoir exclusif pour enregistrer bagages (…parfois volumineux !) et fauteuils roulants.

Le service d’assistance est également efficace. Il dirige chaque personne à mobilité réduite et son accompagnant dans le dédale de couloirs qui nous mènent aux divers contrôles2015-10 HANDISUB74 HURGHADA 9 douaniers. Enfin nous arrivons sur le tarmac de l’aéroport où nous attend notre « navette-ascenseur ». Pour les « non initiés » cet engin salvateur équipe la plupart des aéroports réputés accessibles et permet aux personnes à mobilité réduite d’entrer directement dans l’avion sans emprunter les passerelles. Une fois à niveau, l’équipage déverrouille la porte de l’avion et les passagers sont transférés un à un sur un fauteuil roulant plus étroit adapté à la disposition millimétrée des sièges. Comme d’habitude, pour d’obscures raisons de sécurité nous ne sommes pas autorisés à nous assoir au premier rang pourtant plus spacieux pour les jambes et les transferts. Nous restons néanmoins positifs : les plongeurs en situation de handicap sont bien regroupés sur les rangées à accoudoirs escamotables comme nous l’avions demandé (ce qui est déjà un grand soulagement compte tenu des innombrables mauvaises surprises de dernière minute auxquelles nous sommes régulièrement confrontés !).
Tout le monde est enfin installé, et après les sempiternelles et souvent caricaturales démonstrations de sécurité la tension monte perceptiblement dans l’habitacle. Pour les uns 2015-10 HANDISUB74 HURGHADA 11c’est l’excitation d’un premier vol ou la promesse de sensations imminentes, pour les autres c’est l’angoisse du décollage : les sourires se figent, les regards fixent un horizon imaginaire et les mains se crispent sur les accoudoirs. Enfin l’avion se met à vibrer puis s’élance dans un vacarme de réacteurs. Au bout de quelques centaines de mètres nous sommes arrachés du sol et les premiers paysages aériens défilent. Nous venons de passer à l’Est du lac d’Annecy et déjà nous apercevons le Mont-Blanc. Notre altitude se stabilise et nous empruntons le couloir habituel qui longe l’Italie, survole la Méditerranée, la Crète puis le désert égyptien. Après 4 heures de vol sans encombre nous amorçons une descente et quelques virages qui nous laissent apercevoir l’aéroport d’Hurghada.
L’atterrissage s’effectue en douceur. Une fois les passagers évacués, l’assistance nous prend en charge et chacun retrouve son fauteuil roulant entreposé en soute. Nous regagnons la « navette-ascenseur » semblable à celle de Genève qui nous confirme la récente mise aux normes internationales de l’aéroport d’Hurghada. Alfred, notre correspondant local, est au rendez-vous. Il nous distribue les visas à coller sur les passeports puis négocie un passage express en douane qui se limitera à un simple sourire de politesse avant la récupération des bagages. Nous le suivons jusqu’au parking où nous attendent les différents chauffeurs des véhicules demandés. Nous pouvons enfin savourer la moiteur tant attendue de cette côte égyptienne que nous sommes impatients de découvrir.
Le transfert jusqu’à l’hôtel est rapide. Une dizaine de minutes suffiront pour rejoindre Chloé en charge de l’accueil ainsi que Jean-Christophe et Nathalie les responsables du club Seafari. L’occasion de répartir les chambres et rappeler l’organisation de l’hôtel et du séjour2015-10 HANDISUB74 HURGHADA 7 autour d’un cocktail de bienvenue. Une des chambres accessibles ne comporte qu’un grand lit, un désagrément qui sera vite réglé et nous nous retrouvons une demie heure plus tard pour le premier dîner du séjour. Malgré l’abondance des multiples buffets appétissants, cette première soirée sera écourtée pour permettre à chacun de récupérer et d’être en forme pour la première plongée du lendemain.
 (la suite du voyage dans le prochain article….)
Michel GUENIN
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